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Henri IV (Pau, 1553 Paris, 1610), roi de
France (1589-1610) et roi de Navarre sous le nom de Henri III (1572-1610);
fils d’Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret. Il reprit la
direction de l’Union calviniste après une abjuration forcée lors de la
Saint-Barthélemy (1572). Après avoir solennellement abjuré le
protestantisme (1593), Henri IV put se faire sacrer roi à Chartres, le 27
février 1594, et entrer dans Paris le 22 mars suivant. Le pape Clément
VIII lui accorda l’absolution en sept. 1595. Le 13 avril 1598, le souverain proclama l’édit de Nantes, qui consacrait la paix religieuse en France; le 2 mai 1598, il signa la paix de Vervins avec les Espagnols. Roi énergique et habile, Henri IV s’attacha dès lors à affermir son autorité et à donner au pays, ruiné, une économie saine aidé en cela par Sully, Laffemas et O. de Serres. En 1601, pour protéger les frontières, il prit à la Savoie la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex. S’étant allié aux princes allemands protestants, il allait reprendre la lutte (impopulaire) contre les Habsbourg, lorsqu’il fut assassiné par Ravaillac. Il avait épousé en 1572 Marguerite de Valois et en 1600, après annulation de ce mariage, Marie de Médicis © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 1999 |
Henri IV a donné la formule de la tolérance :
"Ceux qui suivent leur conscience sont de ma religion,
et je suis de la religion de ceux qui agissent bien"
Le texte intégral de l'Edit de Nantes est disponible
(p.ex.) sur les sites suivants :
http://www.edit-de-nantes.com/histoire/Edit1.htm
http://www.microtec.net/pcbcr/edit.html
HENRY par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre A tous présents et à venir. Salut
I
Premièrement, que la mémoire de toutes choses passées d'une part
et d'autre, depuis le commencement du mois de Mars, mil cinq cens quatre
vingt cinq, jusqu'à notre avènement à la Couronne, et durant les autres
troubles précédés, et à l'occasion d'iceux, demeurera éteinte et
assoupie, comme de chose non advenue. Et ne sera loisible ni permis à nos
Procureurs généraux ni autres personnes quelconques, publiques ni privées,
en quelque temps ni pour quelque occasion que ce soit, en faire mention,
procès ou poursuite en aucunes Cours ou Juridictions que ce soit.
[...]
VI
Et pour ne laisser aucune occasion de troubles et différends entre nos
sujets, Avons permis et permettons à ceux de ladite Religion prétendue
réformée, vivre et demeurer par toutes les villes et lieux
de cestuy notre Royaume et pays de notre obéissance, sans être
enquis, vexés, molestés ni astreints à faire chose, pour le fait de la
Religion, contre leur conscience, ni pour raison d'icelle être recherchés
ès maisons et lieux où ils voudront habiter, en se comportant au reste
selon qu'il est contenu entre notre présent Édit.
[...]
IX
Nous permettons aussi à ceux de ladite Religion faire et
continuer l'exercice d'icelle en toutes les villes et lieux de notre
obéissance, où il était par eux établi et fait publiquement par
plusieurs et diverses lois, en l'année mil cinq cent quatre-vingt-seize, et
en l'année mil cinq cent quatre-vingt-dix-sept jusqu'à la fin du mois d'Août,
nonobstant tous Arrêts et Jugements à ce contraires.
[...]
XVIII
Défendons aussi à tous nos dits sujets de quelque qualité et
condition qu'ils soient, d'enlever par force ou induction, contre le
gré de leurs parents, les enfants de ladite Religion pour les faire baptiser
ou confirmer en l'Église Catholique Apostolique Romaine : Comme aussi mêmes
défenses sont faites à ceux de ladite religion prétendue réformée,
le tout à peine d'être punis exemplairement.
XIX
Ceux de ladite Religion prétendue réformée ne seront aucunement
astreints ni demeureront obligés pour raison des abjurations, promesses
et serments qu'ils ont ci-devant faits, ou cautions par eux baillées,
concernant le fait de la dite Religion, et n'en pourront être molestés ni
travaillés en quelque sorte que ce soit.
[...]
XXII
Ordonnons qu'il ne sera fait différence ni distinction, pour le
regard de ladite Religion, à recevoir les écoliers, pour être
instruits ès Universités, Collèges et Ecoles, et les malades
et pauvres ès hôpitaux, maladeries et aumônes publiques.
[...]
LXXIII
S'il y a quelques prisonniers qui soient encore détenus par autorité
de Justice ou autrement, même ès galères, à l'occasion des troubles ou
de ladite Religion, seront élargis et mis en pleine liberté.
[...]